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Photo du rédacteurThomas GROLLIER

Brève cartographique #12


 

Fleuve ou rivière? Ce débat sémantique, un brin névrosé, alimente la géographie moderne quant à définition de l’un par rapport à l’autre. Un fleuve pour la plupart des francophones c’est un cours d’eau se jetant à la mer tout en ayant un débit conséquent (d’où l’usage différenciant de fleuve côtier pour les petits cours d’eau atteignant le littoral, le Var par exemple). Alors si à l’international le Danube ou le Nil ne souffre d’aucun doute sur leur aspect fluvial, en France, c’est (toujours) plus compliqué et se résume souvent à un cours d’eau principal qui agrège, dans son bassin versant, l’ensemble de ses affluents.

Dans les années 50, Émilie Carles l’assenait à ses classes maternelles des Hautes-Alpes : Rhône, Rhin, Garonne, Loire et Seine sont les 5 fleuves métropolitains. Ce sont d'ailleurs ceux mis en grosse typographie «UltraBlack» sur la carte scolaire Vidal-Lablache ci-contre.

En rang, fin de la récrée !

Pourtant, tatillon, on pourrait quand même ajouter le Maroni, en Guyane, qui est alors bien le 6e fleuve français.

Peut-être mais cela laisse sur le carreau asséché un cours d’eau comme la Meuse qui mériterait quand même l’étiquette de fleuve en raison de son importance et de son débit.


Le Puy-de-Sancy, source de la Dordogne
Le Bec d'Ambès. Garonne à gauche, Dordogne à droite

Bref rien n’est simple dans le monde imparfait des fleuves et un autre cas français est alors remarquable. Au plus haut point du Massif central, le Puy de Sancy (1885 m), naissent deux petits cours d’eau : la Dore et la Dogne. Quelques encablures plus bas, à leur confluence et grâce à la fusion des deux noms, nait la Dordogne. Traversant parmi les plus beaux paysages de France jusqu’au Bec d’Ambès, la Dordogne se jette dans l’estuaire de la Gironde et, de facto, ne serait donc pas un affluent de la Garonne puisque l’estuaire girondin est considéré commun aux deux cours d’eau. Et pour ajouter de l’eau au moulin des défenseurs de l’aspect fluvial de la Dordogne, l’effet des marées se fait bien ressentir et cela en amont de Libourne. On pourrait donc considérer la Dordogne comme un fleuve et ceci fera sûrement plaisir aux locaux.


« La Dordogne : rivière ou fleuve ? » voilà de quoi alimenter vos conversations passionnées lors des longues soirées de confinement ou en Facetime avec votre belle-doche bordelaise qui ne jure que par la Garonne. Je suis pour la paix des ménages, ne me remerciez pas, c’est cadeau.


Dordogne - Cingle de Trémolat

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